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GÉRARD FRANÇOIS, ENSEIGNANT RETRAITÉ, RÉFÉRENT HORTICOLE EN AQUITAINE, ET EXPERT MÉTIER « PRODUCTIONS HORTICOLES » AUX OLYMPIADES NATIONALES « Des Olympiades plus attrayantes pour les productions horticoles »

PHOTO : PASCAL FAYOLLE

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Cette année, les finales nationales des 43es Olympiades des métiers se déroulent à Strasbourg (67), du 29 au 31 janvier prochain (*). Des finalistes de douze régions (Alsace, Aquitaine, Basse-Normandie, Bretagne, Centre, Languedoc-Roussillon, Limousin, Lorraine, Nord-Pas-de-Calais, Paca, Pays de la Loire et Picardie) vont concourir.

Comment évolue la compétition pour les productions horticoles ?

Le concept des épreuves revient à l'idée originelle : les Olympiades des métiers sont certes des compétitions pour valoriser des candidats méritants (de moins de 23 ans) issus de sélections régionales, mais elles sont d'abord un temps fort - dans la région où elles se déroulent - pour donner au public, et surtout aux jeunes, la possibilité de découvrir 48 professions. Nous travaillons pour participer correctement à la promotion des métiers de la production horticole et rendre les Olympiades plus attrayantes. Jusqu'à présent, le jour J, un poste était dédié à une épreuve et les participants s'y succédaient selon un planning préétabli, comme à un examen. À partir de cette édition, chaque candidat aura un poste dédié. Au moins quatre d'entre-eux concourront en même temps sur la même épreuve : les visiteurs pourront ainsi plus facilement identifier leur nom, leur région et leur lycée, et comparer leur dextérité.

Intégrez-vous de nouvelles épreuves ?

Nous ajoutons un nouveau sujet. Il s'agira de mettre en place une structure végétalisée pour un décor d'intérieur, une réalisation différente des petits tableaux végétaux accrochés aux murs et moins imposante qu'un vrai mur végétal d'extérieur. Je pense, de séparation pour la maison ou un lieu collectif comme un restaurant, une cantine, un service public... Une cloison d'intérieur naturelle, valorisant l'emploi des végétaux. Nous commençons modestement cette année, mais les réalisations seront plus grandes la prochaine fois, à Bordeaux (33), qui accueillera les finales en 2017.

Et concernant le déroulement des épreuves ?

Nous cherchons à rendre les notations des sujets plus incisives. Par exemple, pour l'empotage mécanisé, chaque candidat va se trouver évalué non pas sur la seule utilisation de la machine mais il sera également mis en situation de chef d'équipe. Il sera jugé sur la qualité du rempotage, la justesse des réglages techniques, et sur la pertinence des consignes de travail et de sécurité qu'il aura données aux « assistants » qui constitueront son équipe et seront sous ses ordres. La bonne consigne, au moment opportun, au bon endroit. Ces « ouvriers saisonniers » d'une épreuve, bénévoles d'un jour, seront des élèves du lycée Le Corbusier de Strasbourg, une école de BTP (bâtiment et travaux publics). Nous faisons évoluer les épreuves de façon collective, à partir des remarques des professionnels et des enseignants. Par ailleurs, le lycée du Pflixbourg (68) s'occupera de l'atelier « Toi aussi tu peux le faire » pour faire participer le public.

Les finalistes nationaux ont déjà les sujets : cela ne va-t-il pas atténuer l'intérêt de la compétition ?

Non. Jusqu'à la dernière édition, en 2012 à Clermont-Ferrand (63), les candidats découvraient les sujets au dernier moment, sur place, ce qui ne permettait pas de monter des épreuves véritablement abouties. Pour cette édition, les sujets ont été distribués dès octobre pour permettre aux candidats de se préparer avec leurs coachs. Dans les Olympiades, le but n'est pas qu'ils jouent ici leur avenir.

Comme aux Jeux Olympiques, ils auront eu du temps pour s'entraîner. Au final, la notation devrait se tenir « dans un mouchoir de poche ». Cela donnera plus de suspens à chaque épreuve et permettra de montrer des activités plus vivantes. Les participants se prendront encore plus au jeu.

Puisque vous vous ouvrez davantage au public, celui-ci pourrait-il un jour voter ?

Nous n'y avons pas pensé mais c'est envisageable, à condition de vérifier que les notations seront équitables...

L'horticulture proposera-telle des épreuves Abilympic adaptées aux personnes en situation de handicap ?

Pour l'instant aucun candidat handicapé n'est inscrit, mais ça ne posera pas de problème.

Avez-vous trouvé les partenaires « fournisseurs » ?

Oui, le correspondant local, Christian Romain, et la chambre d'agriculture s'en sont occupés et ont voulu qu'ils soient essentiellement alsaciens, mis à part pour une ou deux épreuves.

Que deviennent les anciens lauréats ?

Ces jeunes ont entre 18 et 22 ans lors des compétitions. Après l'euphorie, tous reprennent le chemin du lycée pour terminer leurs formations, bac ou BTS. Je reçois ponctuellement des nouvelles. Ils trouvent souvent rapidement du travail. Et quand les Olympiades se passent dans leur région, ils viennent souvent nous aider. Le dernier médaillé d'or, à Clermont-Ferrand, a aussitôt trouvé du travail en horticulture, et par la suite, au lycée de Coutances (50). Il sera mon assistant « expert métier » dès cette année. C'est d'ailleurs lui qui devrait prendre ma succession après les finales de 2017. Je souhaiterais passer progressivement la main, partir sur la pointe des pieds. J'espère que j'aurai au moins servi à donner plus de visibilité et d'attractivité, ce qui pêchait surtout dans les épreuves horticoles.

La France vient officiellement de porter sa candidature pour accueillir les Olympiades mondiales en 2019 !

Pour le moment, c'est encore l'incertitude avec l'évolution en cours du nombre et du remodelage du contour des régions. C'est plus complexe à organiser. Il va potentiellement y avoir une compétition interne entre les ex-capitales régionales pour accueillir l'événement.

D'ici là, la prochaine édition nationale se prépare déjà pour 2017. Comment s'annonce-t-elle ?

Au niveau de la région Aquitaine, nous avons déjà abordé la question avec les partenaires potentiels durant le salon Aquiflor à Bordeaux, en septembre dernier. Nous allons faire évoluer les sujets, et nous préparons une nouvelle épreuve. Mais c'est un peu tôt pour en dire plus...

Propos recueillis par Odile Maillard

(*) De 8 h 30 à 18 h les jeudi 29 et vendredi 30, et de 8 h 30 à 12 h le samedi 31 janvier 2015.

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